Les canons de beauté seraient-ils devenus plus sages, plus fréquentables?

Après toutes ces mannequins et actrices qui se sont fait réprimander pour cause de maigreur extrème, il semblerait qu'une fille belle soit à présent une fille "healthy", belle naturellement, respirant la joie de vivre.

A l'image de Gisèle BUNDCHEN qui renvoie une image de parfaite santé et de bonheur. L'épanouissement serait dans l'affirmation de la beauté naturelle.

 ELLE US

L'apparition des BB crème est symptômatique. Maintenant on prend soin de notre peau: on l'hydrate, on la chouchoute, plus qu'on ne la maquille. En effet, le maquillage est plus discret, "nude" et les cheveux plus flous: l'archi-raide ne fait plus recette. Autre symptôme, l'exortation des magazines féminins à se démaquiller chaque soir pour un peau resplandissante le lendemain.

L'alimentation est, elle aussi, scruptée à la loupe: boire beaucoup d'eau, manger des fruits et légumes, des noix, du pain complet, etc. La beauté du corps passe aussi par l'intérieur.

On assiste aussi à la multiplication des exercices de pilates, yoga ou autre techniques de sculpture du corps en douceur. On ne se fait plus violence pour perdre des calories. Maintenant on étire et on muscle en suivant le rythme du corps. Le but n'est pas tant d'atteindre un "poids idéal" mais de se sentir bien dans sa peau, en forme.

La beauté aurait presque une visée médicale. On se veut sain, en forme, d'une beauté naturelle.

Pourtant rien de tout cela ne tient du hasard. On acquiert cette beauté à grands renforts de cosmétiques et grâce à une hygiène de vie irréprochable. La mode, même celle du "healthy", demande toujours autant d'effots voire de sacrifices...

Dauphins, turquoise, 3D, fluo... Plutôt excentrique et complètement à contre courant des tendances sages et rétro de ces derniers temps (cols claudine, derby,chemise blanche, etc). Venue du net, cette nouvelle vague intrigue: serait ce la fin du politiquement correct où "les professeurs, les comptables, les banquiers sont devenus stylés"?

On retrouve dans cette tendance beaucoup des années 90: le fluo, la 3D, les images psychédéliques. Un retour à l'adolescence. Ce phénomène s'ajoute à la mode qui s'infantilise déjà à grands renforts de sweat (avec motifs Mickey chez Asos) et de baskets-peluches (issues de la collaboration de Jeremy Scott avec Adidas).

L'excentricité et le retour à l'enfance agissent comme un anti dépresseur, comme une façon de dire "non" à tout ce qui menace notre joie de vivre: crise économique, avenir énergétique, fontes des glaces en Antarctique... L'adolescence, plus que l'enfance, exprime cette rebellion. On refuse l'avenir qui nous est proposé pour en construire un autre, à contre courant. C'est peut-être ça qu'exprime la seapunk, un refus de rester dans les normes.